Résumé
Contacts est une série sur les photographes. Cet épisode est consacré à Robert Doisneau. Le photographe commente avec charme et modestie les moments qui ont rendu possibles ses célèbres clichés.
Avis
Le photographe français Robert Doisneau est, avec Willy Ronis, Izis et d'autres l'un des principaux représentants du courant de la photographie humaniste française. On lui doit de nombreux clichés devenus incontournables comme le 'Baiser de l'Hôtel de ville' ou ses photographies d'écoliers, qui ont fortement marqué l'imaginaire collectif et les représentations de la France. Photographie après photographie, discret sur sa vie et modeste, il commente ici son travail sans revendication d'aucune sorte. Puisque ses photographies guettent l'anecdote, il en raconte simplement les petites histoires cachées avec les mêmes tonalités d'humour et de tendresse qui caractérisent ses clichés. Bref, Doisneau fait du Doisneau. Il est dans la lignée de Jacques Prévert, proche du peuple. Tout son film est porté par sa voix, son rapport au monde, avec son accent, ses jeux de mots. Les planches de contact défilent de droite à gauche, de haut en bas. Il en parle, il en rit. Il est simple et magnifique et de son discours sort "la bonne photo". Celle où il se passe quelque chose, dans un rapport géométrique à l’espace (il affectionne la lettre A comme figure de construction), dans l’organisation scénographique d’un groupe, dans la gestion du vide, dans la rencontre du hasard, du bizarre ou de l’invraisemblable. Il donne un nom à chacune de ses photos, prises à Paris dans ses promenades de guetteur où il ne cherche rien et où il attend tout. Alors viennent à lui une statue de Maillol qu’on déménage, des tueurs mélomanes, des enfants qui jouent, un gamin qui saute, un homme qui revient d’une fête. C’est juste. Il dit simplement qu’il était là. Et ses commentaires sont de vraies petites histoires pleines de charme.