Résumé
Un film comme une balade dans un album photo. Photos connues ou inconnues, la voix de Robert Doisneau nous accompagne dans un monde qui n'existe plus.
Avis
Un film simplement livré à la parole et aux clichés d’un photographe. Robert Doisneau parle et commente ses images, livrant sa philosophie du regard. Né à Gentilly dans la banlieue parisienne, il va être le témoin de ce que l’on appelle les petites choses de la vie, "le malheur est très photogénique, et moi j’ai envie de montrer le bonheur." Dans ses attentes, en une journée de chasse aux images, une ou deux photos lui sont données par le hasard, dit-il. Il capte les faubourgs pauvres et les gens désœuvrés, les amoureuses et amoureux des bancs publics, les accoudés aux bistrots, la rue, les marchandes et marchands des quatre saisons et les enfants des écoles. On lui doit aussi les merveilleuses photos de 'Léautaud aux chats', de 'Picasso aux mains en petits pains', de 'Cendrars à la cigarette'. Il attend que la vie lui livre l’instant où le merveilleux de l’humain, se donne, où un geste, un regard expriment l’indicible, "les choses cachées derrière les choses" comme disait son ami Jacques Prévert. Et comme il est timide, il n’est pas un photographe du gros plan, du très près. Le décor est là, tout aussi présent et prégnant que la présence du personnage. Doisneau parle, les photos défilent soutenues par un accompagnement sonore puisé dans les films ou les rengaines de l’époque. En quarante ans de déambulation dans Paris, non seulement il a fait le portrait d’une manière d’être et de vivre, mais il a mis des images sur des mots graves et abstraits comme la solitude, la tendresse, la beauté ou la drôlerie.