Résumé
Pour célébrer la mort de Pasolini, Ernest Pignon-Ernest réalise une figure de l'artiste qu'il part coller sur les murs de plusieurs villes italiennes, réveillant la mémoire collective et interrogeant la place de l'artiste.
Avis
Ernest Pignon-Ernest est l’un des pionniers de l’art urbain international. Dessinateur hors pair, ses images collées sur les murs des villes en révèlent l’histoire et les problématiques contemporaines. En 2015, à l’occasion du quarantième anniversaire de l’assassinat de Pier Paolo Pasolini, le plasticien entreprend un voyage sur les lieux de la vie, de l’œuvre et de la mort du poète. Qu’avons-nous fait de sa mort ? À Rome, à Matera et à Naples, Ernest Pignon-Ernest interpelle les passantes et les passants en collant sur les murs une image dessinée à la pierre noire, une pietà laïque dans laquelle Pasolini, au regard sévère, porte dans les bras son propre corps sans vie. 'Si je reviens' suit le parcours existentiel de cette image, de sa genèse à son insertion dans la réalité quotidienne des villes italiennes. En cela, le film interroge la permanence de la pensée de Pasolini dans l’imaginaire collectif et témoigne du déchirement qu’il suscite encore aujourd’hui, quarante ans après cette nuit du 2 novembre 1975 où il fut assassiné sur une plage, à Ostie. Entre fascination et déni, l’image de Pasolini entre en résonance avec les personnes rencontrées comme un avertissement, un rappel à la lucidité et à l’engagement dans nos sociétés.