Résumé
Un film aux allures simples qui développe avec humour des thèmes aussi graves que le totalitarisme et l'oppression des individus par un capitalisme agressif.
Avis
'To speak or not to speak' n’est pas le plus connu des films de Raoul Servais mais il est pourtant d’une incroyable modernité dans son traitement parodique de la récupération politique et les campagnes de communication.
Le langage est au centre de ce court-métrage très fouillé. Un journaliste interroge les gens qui passent sur la situation politique. Alors que personne n’a quoi que ce soit à dire, un individu ose prononcer un mot, le mot amour. Séduits par ce mot coloré aux formes attrayantes, les politiciens engagent une campagne autour de ce mot qui va très vite se transformer en manne financière : car si l’on aime, on achète. La société bascule très vite dans le totalitarisme le plus extrême où les êtres finissent broyés, où les mots ont perdu leur puissance. Si le sujet abordé est encore une fois des plus sérieux, le cinéaste propose moult inventions visuelles extrêmement ludiques. Le rythme soutenu et les répétitions comiques donnent à ce film une densité dramatique rare, qu'accentue la simplicité.