Résumé
Le 9 mai 1954, la réalisatrice française Agnès Varda photographie une plage de galets, un homme nu vu de dos, un enfant, une chèvre morte. Trente ans plus tard, elle revient questionner l'impact de cette image et le sens de sa pratique de photographe.
Avis
Le 9 mai 1954, Agnès Varda prend une photo à Saint-Aubin-sur-Mer : une plage de galets, un homme nu vu de dos, un enfant, une chèvre morte. Presque trente plus tard, la réalisatrice met cette image mystérieuse et forte en rapport avec ce qu’est une photo - un instant de mémoire - le trajet qu’elle a laissé dans le temps (l’actualité), dans sa tête et dans celle des protagonistes. Qu’est-ce qui s’est joué là pour que le "montré" soit si fort ? Ce que Roland Barthes appelle "l’attrait et la fascination" ? Le souvenir ou l’oubli ? Le film se construit comme un thriller affectif avec l’intelligence autobiographique que met Varda dans beaucoup de ses films. En parlant de ce qui la touche, elle rejoint l’essentiel et pose les bonnes questions sans aucun ennui théorique mais avec le charme certain d’une réflexion juste et vivante.