Résumé
Comme dans un film d'aventure, les cinéastes racontent l'entreprise faramineuse des artistes Christo et Jeanne-Claude qui, avec 'Umbrellas', ont couvert de parasols jaunes et bleus chaque côté du Pacifique pendant le mois d'octobre 1991.
Avis
Le film documente une intervention de Christo et Jeanne-Claude, le duo d'artistes connu pour ses œuvres à la fois monumentales et éphémères. Lui, Christo Vladimiroff Javacheff, immigré bulgare invente les formes ; elle, Jeanne-Claude, fille d’un général français mène les projets avec l’efficacité d’une militaire qui veut gagner une bataille. Le couple travaille depuis des années sur l’environnement et chacun de leurs projets que ce soit 'Running wall', les îles roses aux Bahamas, l’emballage du Pont neuf à Paris ou du Reichstag à Berlin sont des événements médiatisés qui font date. Ce film raconte le projet 'Umbrellas' qui, du 9 au 27 octobre 1991, a couvert de parasols jaunes dans un pays, bleus dans l’autre, de chaque côté du Pacifique une vallée californienne et un district agricole japonais. Il donne des précisions purement factuelles sur ce que représente le travail de ces artistes à la tête d'une grande entreprise : six ans de préparation et de réalisation, l’obtention de l’autorisation de sept cents cinquante propriétaires au Japon et cinquante-huit aux États-Unis, l’investissement de vingt-six millions de dollars, la venue de trois millions de personnes, sans oublier le travail de sensibilisation de la population et des autorités. On est là dans le business de grands chantiers, l’investissement bancaire et la stratégie sur le terrain. De A à Z, l’histoire de ce projet et ce récit cassent l’image habituelle que l’on se fait du travail solitaire d'artiste n’exposant que dans des cadres et sur des cimaises. Mais tout l’intérêt est là. Le film est construit comme une fiction, un thriller avec tous les paramètres d’une aventure hors norme qui tient en haleine. Les méchants ou les opposants ici sont une tornade. Mais ne sont pas oubliés la catharsis de la beauté et l’apaisement esthétique. La sérénité de l’image donnera au film son happy-end.