Résumé
Un artiste (Pol Bury) regarde et montre une chaîne de montage automobile. Sans commentaire, ni social ni économique, toute l'attention est donnée à la forme, la couleur, et le mouvement.
Avis
L’esthétique industrielle, en général, automobile en particulier, a toujours sollicité les artistes. Depuis les futuristes, en passant par Francis Picabia pour arriver à César, Armand, Ange Leccia, tous témoignent d'une fascination de la mécanique dans leurs œuvres. Il en va de même pour le sculpteur Pol Bury qui a introduit le mouvement dans son travail et qui a réalisé les films '8 500 tonnes de fer' et 'Une leçon de géométrie plane'. De fait, il était tout désigné pour répondre à la commande de la régie Renault, à savoir montrer une chaîne de montage. Plans rapprochés de gestes, de pièces, bruits des machines, presses, laminoirs, robots, tôles : il montre, dans un film découpé et rapide, la construction d’une automobile. Tout est centré sur le rapport de la production et du produit. On reste délibérément dans le visuel et l’esthétique. Il n’y a pas de commentaire et une volonté de ne pas entrer dans le documentaire social ou économique. Ce n’est qu’un rapport de forme, de couleur, de mouvement, de matière, du gros plan d’un boulon jusqu’au ballet des portières suspendues. Plus que d'un film sur l’art, il s'agit là du regard singulier d'un artiste.