Résumé
Les photographies poignantes de Lewis Hine ont contribué à de véritables révolutions sociétales comme l'interdiction du travail des enfants. Le film retrace chronologiquement sa vie, de sa formation jusqu’à sa mort dans la misère en 1940 et met en scène de nombreuses photographies.
Avis
Lewis Hine est un très grand photographe, un de ceux qui ont laissé, avec Walter Evans et quelques autres, les images les plus fortes de l’Amérique. Il a été un homme d’un courage et d’une générosité admirables puisqu’il a axé tout son travail sur la dénonciation des injustices sociales : les migrants et migrantes, les mineurs, le lumpenprolétariat, le quart-monde, toutes les personnes rejetées par la société. Indigné par le travail des enfants, il a fait pendant des années des reportages hallucinants qui ont enfin permis de l’interdire : ses images seules avaient gagné ce que le jeu politique ne permettait pas d’obtenir. Le film retrace chronologiquement sa vie, sa formation, ses reportages, ses options jusqu’à sa mort dans la misère en 1940. Walter Rosenblum, qui l’a bien connu, témoigne de l’homme qu’il était et de ses idées. Le film est construit comme un documentaire social et le récit de la vie militante d’un homme qui haïssait l’injustice. Évidemment, il y a beaucoup de photographies bouleversantes de Lewis Hines mais elles ne sont pas filmées comme telles, c’est-à-dire des images fixes et cadrées, mais comme des séquences émouvantes mises en mouvement pour souligner le propos. Un commentaire militant et une musique mélo renforcent ce côté document sociologique poignant. S'il emporte l’adhésion, on aurait parfois gagné à être plus près du regard de Hine qui a une force extraordinaire.