Résumé
Catherine Adda filme les réalisations de l'architecte espagnol Santiago Calatrava en se mettant à l'écoute de cet artiste qui tisse des ponts entre les corps vivants et les architectures urbaines.
Avis
Les ponts de Séville ou Bilbao, les gares de Lisbonne et de Zurich ou celle du TGV de l’aéroport de Lyon, le métro et le cinéma sphérique de Valence, la tour Montjuic de Barcelone, le centre de secours de Saint Gall sont des œuvres de l’Espagnol Santiago Calatrava, un des grands noms de l’architecture contemporaine. C’est justement à une leçon d’architecture que nous convie le film de Catherine Adda. Une leçon lumineuse devant laquelle la cinéaste s’efface, laissant la place au déroulement limpide et rigoureux d’une pensée et d’une réflexion sur les espaces publics, lieux où l’on peut rendre aux sites leur dignité. Quelques plans montrent l’édifice achevé et son intégration dans le tissu urbain. La main de l’architecte trace les croquis, les dessins qui ont servi de point de départ à l’ouvrage. Tous sont liés à l’observation du corps humain ou à celle de la nature, arbres ou feuilles : halls comme des forêts, ponts comme des bras tendus, arches comme des corps en extension, toits qui s’ouvrent et se ferment tels des fleurs. Et Santiago Calatrava explique sa conception des bâtiments, discours qui n’a rien de technique ou d’aride, mais qui fait appel à une réflexion humaniste et organique puisqu’il se réfère au vivant pour imaginer des structures spatiales et abstraites. Une musique analogique ponctue certaines séquences. Un bon document respectueux d’une création exceptionnellement riche et d’un créateur excellent pédagogue.