Résumé
En reconstituant, à l'identique, l'atelier de Piet Mondrian à Paris en 1926, le film met en scène visuellement la philosophie du peintre hollandais, ses obsessions et donne à éprouver sa quête esthétique qui conduira à l'abstraction géométrique.
Avis
Costume strict, lunettes rondes, coupe de cheveux impeccable, Piet Mondrian est loin de l’image du peintre bohème de ces années parisiennes folles, denses et frivoles dans lesquelles il évolue. Ce Hollandais exilé à Paris en 1926 s’installe dans un atelier qui va devenir une œuvre radicale et minimaliste. À l’image de ses toiles, cet atelier situé rue du Départ, dans le quartier Montparnasse, prend des allures de tableau en trois dimensions dans lequel il expérimente formes et couleurs : lignes droites et orthogonales, utilisation des trois couleurs primaires... Une façon de vivre à l’intérieur même de sa peinture. Rigoureux et solitaire, il y passe le plus clair de son temps, à travailler et écouter du jazz qu’il danse à sa façon : carrée. Tourné dans une réplique exacte de cet atelier parisien, François Lévy-Kuentz ose le documentaire-fiction sans jamais tomber dans l’écueil de ce genre particulier. Au contraire, le lieu reconstitué et le comédien qui donne vie au célèbre peintre, nous font intimement pénétrer ce caractère austère et opiniâtre. 'Dans l’Atelier de Mondrian' réincarne véritablement l’artiste et dessine avec justesse et profondeur sa trajectoire intellectuelle qui aboutit à l’abstraction géométrique comme nécessité philosophique. Incompris la majeure partie de sa vie, c’est à New York qu’il connaîtra enfin la reconnaissance, à l’âge vénérable de 70 ans, deux ans avant sa mort.