Résumé
Bienvenue dans la galerie virtuelle de Romain Rihoux où les objets s'animent et vivent leur propre vie. C’est toute l’aventure de l’art moderne qui est contée ici de façon légère et insouciante.
Avis
Bienvenue dans la galerie virtuelle de Romain Rihoux. À l’intérieur de la salle de cette étrange exposition, siègent sur de grands socles blancs, des objets en fer, en bois ou en matériaux non-identifiés, secoués de mouvements. Il ne s’agit pas d’oscillations à la Calder, de roulements à la Tinguely ou de soubresauts à la Pol Bury, les objets de Romain Rihoux palpitent, s’ébrouent, s’agitent, apparaissent et disparaissent comme pourvus d’un cœur, d’une conscience, voire d’une volonté propre. Objets inanimés avez-vous donc une âme ? De prime abord assez conceptuel, le film parvient, de façon ingénieuse, à captiver par sa narration calquée sur un film d’épouvante. Le suspens qu’il crée et qui chemine gaiement nous inclut totalement et nous entraîne à la recherche des traces de ce qui a pu se produire. Sans avoir l’air d’y toucher, Romain Rihoux questionne la différence entre objet conceptuel et œuvre d’art. C’est toute l’aventure de l’art moderne qui est contée ici de façon légère et insouciante. On y lit le risque de ne plus pouvoir distinguer l’art du non-art, l’effacement des limites, la problématique de l’art total, et même la destruction de l’art par l’art. Le film devient alors cet étrange objet qui parle de lui-même, se questionne et nous questionne, nous regarde regardant. Et l’on assiste à cette petite aventure artistique et onirique, et suffisamment pragmatique pour nous rappeler qu’au bout du compte, il n’est pas de fuite possible. Le virtuel détruira-t-il la réalité ?