Résumé
Le conte horrifique et culte de Raoul Servais qui lui a valu la Palme d'Or à Cannes en 1979.
Avis
"Leurs traits sont d'une vierge; un instinct dévorant
De leur rapace essaim conduit le vol errant ;
Une horrible maigreur creuse leurs flancs avides,
Qui, toujours s'emplissant, demeurant toujours vides,
Surchargés d'aliments, sans en être nourris,
En un fluide infect en rendent les débris,
Et de l'écoulement de cette lie impure
Empoisonnent les airs, et souillent la verdure."
Ces vers de Virgile tirés du Chant III de 'L'Énéide' sont une bonne introduction au personnage monstrueux que Raoul Servais a choisi comme élément central et horrifique de ce court-métrage : la harpie. Un soir, alors qu’il fait une promenade, un homme - gentleman tout droit sorti du début du siècle dernier - est témoin d'une agression. Il porte secours à ce qu’il croit être la victime et qui s’avère être cette créature mi-femme mi-oiseau. Intrigué, il la ramène chez lui. Accompagné de l’être mythologique, la vie de notre justicier se transforme vite en cauchemar car la harpie n’est pas seulement menaçante, elle est surtout vorace et rien ne peut calmer son appétit surnaturel. Terrorisé, il s’enfuit dans la rue et croise d’autres figures ailées : une gargouille, un vol d’oiseaux et la harpie elle-même qu’il finit par agresser à son tour. C’est alors qu'un passant vient la secourir…
Cette parodie de film d’horreur associe prises de vues réelles et animation, procédé laborieux d'avant le numérique. Ce film, qui a obtenu la Palme d’Or à Cannes en 1979, est aujourd’hui considéré comme un classique d’animation dans le monde entier.