Résumé
Un film sur Honoré Daumier, sculpteur, peintre, caricaturiste et graveur. À ce parcours biographique s’ajoutent les commentaires de trois dessinateurs politiques qui disent le rôle du caricaturiste dans la vie politique.
Avis
Un film sur Honoré Daumier, à la fois sculpteur, peintre, caricaturiste et graveur. Un film sur son histoire aussi. À ce parcours, s’ajoute en parallèle le "ici et maintenant" : trois dessinateurs politiques - Plantu, Tim et Edward Koren - viennent parler de lui, de leur admiration, mais aussi du rôle du caricaturiste dans la presse à leur époque (les années 1990). La modernité du regard de l'artiste est ici mise en évidence : ce qu’il a croqué à l’Assemblée nationale il y a un siècle, ressemble furieusement à ce qui s’y passe aujourd’hui. Toute l’histoire agitée du 19e en France est également convoquée avec la Restauration, Louis-Philippe, les deux Révolutions (1830 et 1848), le Second Empire, la Commune, la République. Le commentaire nous conduit dans toute cette masse d’événements, laissant parfois la parole aux mots écrits par Charles Baudelaire qui a très bien perçu l’importance du caricaturiste. L’image explore une œuvre éblouissante de virtuosité et de férocité. Elle crée, avant la photographie et ses clichés iconiques, des représentations qui synthétisent un personnage ou une tragédie : la poire pour Louis-Philippe et le cadavre allongé pour le massacre de la rue Transnonain. Daumier a toujours été un républicain, un homme de gauche, et, aujourd'hui encore, la violence de son regard et la cruauté de ses croquis étonnent. Il propose un véritable jeu de massacre où les ministres, les politiciens, les hommes de loi et les bourgeois dégringolent en rangs serrés, tués par son trait de plume meurtrier.