Résumé
Mark Prent sculpte le corps mutilé, torturé, électrocuté. Ses expositions sont toujours suivies de scandales ou de procès. Le film raconte la démarche et le travail de cet artiste qui ne laisse personne indifférent.
Avis
L'artiste canadien Mark Prent sculpte le corps humain, représenté comme un morceau de viande de boucherie ou à l’état d’homme mutilé, torturé, électrocuté, à l’agonie. Toujours suivies de scandales, ses expositions entraînent la fermeture temporaire de la galerie, des procès pour obscénités, des réactions violentes, tout en révélant le sadisme latent d’un certain public. Le film montre et dit cela mais il veut aussi nous faire entrer dans le travail de l’artiste, son implication personnelle : tous ces corps sont le sien qui est coulé dans la résine dans une séance de moulage proche du supplice. Puis, rendus à la vie, avec un vérisme et une méticulosité effrayante, peints, pourvus d’œil de verre, de cheveux. Son père soutient son travail et il y a les photos d'une enfance heureuse. Sa femme adhère à sa démarche, elle travaille pour leur permettre de vivre, en plus d'être son assistante. Bien que proche de son galeriste, l’absence de ventes a poussé Mark Prent à s'exiler à Berlin. Un film qui interroge le rapport de l’esthétique et de l’éthique, de la présence de la mémoire juive, de la complicité individuelle au pouvoir et au sadisme.