Résumé
Centré sur l'histoire d'Adam et Ève dans le triptyque 'Le jardin des délices' de Jérôme Bosch (peint vers 1480-1490), les trois cinéastes utilisent des photographies de l’œuvre pour raconter une histoire d'amour.
Avis
De cette œuvre-monde que forme le triptyque 'Le jardin des délices' de Jérôme Bosch, peint vers 1480-1490 et conservé au Musée du Prado à Madrid, Luciano Emmer, Enrico Gras et Tatiana Grauding ont retenu l’histoire d’Adam et Ève, depuis leur naissance jusqu’à leur expulsion du Paradis. Comme pour 'Racconto da un affresco' (d’après Giotto), et dans les mêmes conditions (les deux films sont réalisés au même moment), ils utilisent des photographies de l’œuvre, à partir desquelles se met en place le récit muet. Plans, cadrages, mouvements de caméra (réalisés image par image) : la seule puissance évocatrice de la peinture de Jérôme Bosch relate cette histoire universelle. Cela fera d'ailleurs dire à Luciano Emmer que 'Dimanche d’août' (son premier long-métrage de fiction réalisé en 1950) et 'Paradiso terrestre' se ressemblent et se suivent : ils racontent la même histoire, une histoire d’amour.
La première version de 'Paradiso terrestre' date de 1939. En 1946, une musique originale de Roman Vlad établit la version originale. Le destin de ce film et de 'Racconto da un affresco' les inscrit comme des films historiques. Hors d'Italie, ils ont été découverts au Congrès du cinéma indépendant de Bâle en 1945, puis présentés à Paris par Henri Langlois à la Cinémathèque Française, et marquent le départ d’un intérêt croissant pour les films sur l’art en Europe. Ils ont également eu un rôle considérable dans la carrière de Luciano Emmer.