Résumé
Rencontre cinématographique de deux regards (celui du peintre Arié Mandelbaum et du cinéaste Boris Lehman) avec une voix : celle de la cantatrice Esther Lamandier (qui porte le même nom qu'Arié, Mandelbaum signifie I'amandier).
Avis
Arié Mandelbaum est le peintre, Boris Lehman le cinéaste. Ces premières données posées, tout se complique car on se demande qui fait le portrait de qui. Mais cette interrogation perverse et subtile d’acteur et d’auteur, de sujet prétexte à sujet réel pose une des problématiques des films sur l’art quand ils ne se cantonnent pas à la simple transmission d’information mais qu’ils s’ouvrent sur le mimétisme ou l’autoportrait déguisé. Le film se compose de quelques mouvements d’appareil, vastes et lents panoramiques qui recensent et répertorient tout l’espace de l’atelier. La peinture est partout, du pinceau aux murs, tous marqués par l’acte de peindre, mais le tableau n’est jamais isolé en tant que tableau. L’atelier d’Arié est aussi cuisine, chambre, bureau et porte les traces d’une vie unique liée à un corps, une sensibilité, une activité. L’écran est la véritable toile. Les toiles sont à peine montrées, à peine vues. Dans cet enfermement, la voix de la cantatrice vient lier musique, peinture, et cinéma... Un film d’art sur l'art.