Résumé
Abdel Khellil, un jeune Algérien vivant en France, tombe amoureux des chansons de Jacques Brel. Il n'a plus qu'une envie : se produire sur scène pour devenir enfin lui-même.
Avis
Abdel Khellil, un jeune Algérien, vit en France, à Hendaye. Entre son boulot alimentaire dans une société de location de voitures, les entraînements de foot et sa vie de famille, le garçon n’a qu’une seule idée en tête : pouvoir monter sur scène et interpréter les chansons de Jacques Brel dont il est tombé littéralement fou amoureux. Et c’est bien une histoire d’amour que la cinéaste filme avec grâce et gravité, irrationnelle comme seules peuvent l’être les histoires d’amour. Dès les premières minutes du film qui suivent Abdel de son travail à une petite salle des fêtes où il donne un concert, le public est pris au piège. Si de prime abord, une imitation peut sembler un exercice relativement ringard et parfaitement inutile, la performance d’Abdel, elle, possède une puissance inexplicable qui impressionne et qui, par on ne sait quel miracle, le dévoile totalement au lieu de l’effacer. Brel devient alors - au sens photographique du terme - un véritable révélateur qui rend le jeune homme visible et terriblement vivant. Abandonnant tout cran de sûreté, Abdel se livre en chantant à une spontanéité émotionnelle désarmante.
Entre réalisme sociétal et conte initiatique, 'Que l’amour' se tient en équilibre, entre désespoir et émerveillement, car dans le monde tel qu’il est là, l'habit est trop souvent un uniforme qu’il faudra endosser de force pour pouvoir non pas vivre, mais subsister. Et quand on n'a que l’amour, parfois, ce n’est pas assez…