La vie en kit

Un film d’Élodie Degavre (2022, 75′)
À Charleroi, Liège et Bruxelles, trois archi­tectes et une poi­gnée d’habitant.e.s uto­pistes vont concré­ti­ser leurs idéaux de loge­ment. Tout juste sor­tis de mai 68, ils veulent démon­trer le poten­tiel révo­lu­tion­naire de l’architecture indus­tria­li­sée. Une aven­ture humaine et archi­tec­tu­rale qui les anime depuis plus de 40 ans… Que reste-t-il aujourd’hui de leurs mai­sons de demain ?

Kinshasha Beta Mbonda

Un film de Marie-Françoise Plissart (2019, 52′)
À Kinshasa, une dizaine d’an­ciens membres de gangs vio­lents ont for­mé un groupe de per­cus­sion­nistes, les Beta Mbonda. Ils jouent avec tout ce qui leur tombe sous la main et construisent entre eux une nou­velle fraternité.

Serendipity

Un film de Prune Nourry (2019, 74′)
En 2015, l’artiste Prune Nourry apprend qu’elle est atteinte d’un can­cer du sein. Elle qui, depuis des années, a cen­tré son tra­vail artis­tique sur le corps et la bioé­thique va inté­grer la nou­velle, s’en ser­vir pour construire et se reconstruire.

Rien ne s’efface

Un film de Laetitia Mikles (2018, 52′)
En 2000, la cinéaste Laetitia Mikles enre­gistre une longue conver­sa­tion avec la cinéaste japo­naise Naomi Kawase. L’enregistrement s’a­vère inuti­li­sable. Huit ans plus tard, elle embarque pour le Japon avec trois cadeaux qui seront le point de départ du dia­logue des deux cinéastes à Nara, la ville de nais­sance de Naomi Kawase.

Être Jérôme Bel

Un film de Sima Khatami & Aldo Lee (2019, 79′)
Deux amis cinéastes décident de cap­tu­rer des moments de créa­tion du cho­ré­graphe fran­çais Jérôme Bel. Lui, qui ne se laisse enfer­mer dans aucune case accep­te­ra t‑il d’être le sujet de leur film ?

Terres Barcelo

Un film de Christian Tran (2018, 75′)

En 2016, deux ins­ti­tu­tions pari­siennes, le musée Picasso et la Bibliothèque natio­nale de France (BNF), ont offert à l’artiste espa­gnol contem­po­rain Miquel Barceló un ter­rain de jeu à sa mesure ou plus exac­te­ment à sa démesure.

Le Musée Picasso lui a pro­po­sé son sous-sol dans lequel l’ar­tiste a déci­dé d’é­ri­ger un mur inti­tu­lé « le grand mur de têtes », une grande construc­tion tenue par un tor­chis archaïque qui se veut comme une suite d’au­to­por­traits. Une œuvre pleine de trous, qui laisse pas­ser l’air et la lumière et aspire à une cer­taine forme de légè­re­té. À la BNF, l’artiste a inves­ti les parois vitrées de plus de 1000 m² et exé­cute une fresque éphé­mère tra­cée avec les doigts et des outils pri­mi­tifs dans de l’argile mouillée. Émerge alors tout un monde de terre et de lumière peu­plé du motif ani­mal, sai­si par une puis­sante force organique.

Le réa­li­sa­teur Christian Tran a pas­sé de longs moments auprès de l’artiste au tra­vail, cap­tant en même temps que ses gestes fas­ci­nants, des pro­pos à la fois lumi­neux et éru­dits sur l’art en géné­ral… ce qui ne l’empêche nul­le­ment d’écouter des matchs de foot lorsqu’il tra­vaille. Outre le pro­ces­sus créa­tif de ces deux œuvres monu­men­tales, le film nous offre éga­le­ment l’opportunité de visi­ter, tou­jours aux côtés de l’artiste, la cathé­drale de Palma de Majorque dans laquelle Miquel Barceló a éri­gé, entre 2001 et 2006, 300 m² de céra­miques en relief, repré­sen­tant la para­bole de la mul­ti­pli­ca­tion des pains et des pois­sons et qui a créée la polé­mique. Mais c’est sur­tout la des­cente dans la grotte Chauvet et les com­men­taires de l’artiste sur les des­sins parié­taux qui consti­tue le point d’orgue du docu­men­taire et que nous éclaire de façon spec­ta­cu­laire sur son tra­vail. Gratter, grif­fer, creu­ser, tri­tu­rer, tra­cer, tout le tra­vail de Barceló tient à la fois de l’art brut, du rituel, de la transe païenne ou sacrée. Et en reve­nant sans cesse sur deux de ses per­for­mances (Paso Doble à Avignon et L’image fan­tôme à Salamanque) Christian Tran ins­taure aus­si à sa manière une sorte de rituel, un bal­let autour d’un artiste hors norme. 

Akeji, le souffle de la montagne

Un film de Mélanie Schaan et Corentin Leconte (2020, 72′)

Dans la val­lée d’Himuro, au Japon, se niche un ermi­tage au toit d’herbe. Saison après sai­son, Maître Akeji et sa femme Asako vivent entou­rés de la nature, des esprits, du souffle du vent et de l’inspriration. 

Maître Akeji et Asako habitent à Himuro, un hameau recu­lé accro­ché aux flancs du Kurama Yama, dans un ancien refuge fores­tier où les bûche­rons venaient autre­fois s’abriter. Ensemble depuis ce qui semble une eter­ni­té, ils mènent une vie reti­rée et presque tota­le­ment autar­cique. Pourtant, Maître Akeji est un cal­li­graphe avant-gar­diste recon­nu dans le monde entier. Issu d’une lignée de samou­raï, il est un ini­tié de la « voie du pin­ceau » et du Zen. Avec une déli­ca­tesse infi­nie, les cinéastes suivent cette vie simple au fil des sai­sons. Cueillir des baies et des écorces, éla­bo­rer des pig­ments, pré­pa­rer la céré­mo­nie du thé, obser­ver le vent, pra­ti­quer des exer­cices de sabre. Les cal­li­gra­phies que l’on ne fait qu’a­per­ce­voir dans le film et qui pour­raient paraître secon­daires sont en fait le reflet exact ou mieux encore le résul­tat de cha­cun des gestes posés dans le quo­ti­dien. Et tout devient alors sacré, comme sus­pen­du par un souffle d’une poé­sie rare dans laquelle se réin­vente un rap­port à l’espace, au temps, à l’ombre et au vide. 

Phèdre ou l’explosion des corps confinés

Un film de Méryl Fortnuat Rossi (2021, 67′)

Faire, défaire, refaire, c’est le tra­vail nor­mal des comé­diens et comé­diennes. Mais lors­qu’une mala­die invi­sible vient détruire sans cesse le tra­vail, com­ment conti­nuer à créer ensemble ? Et pourquoi ?

Ils sont comé­diens et comé­diennes, dan­seurs, dan­seuses et cho­ré­graphes, elle est met­teuse en scène. Dans une salle de répé­ti­tion, ces artistes tra­vaillent sur la tra­gé­die Phèdre, écrite par Jean Racine en 1677, et qui devrait être mon­trée au Théâtre des Martyrs, à Bruxelles. Sauf que… nous sommes en mars 2021. Ils sont comé­diens et comé­diennes, dan­seurs, dan­seuses et cho­ré­graphe, elle est met­teuse en scène. Ensemble, ces artistes essaient de mon­ter Phèdre, une pièce sur un mal invi­sible… Au gré des confi­ne­ments, décon­fi­ne­ments, ouver­ture, annu­la­tion, espoir, avis diver­gents, les artistes aux nerfs de plus en plus éprou­vés se retrouvent ensemble autour d’un pro­jet qui, peu à peu, semble leur échap­per. Dans un monde qui, déjà, a per­du ses cou­leurs, il va être ques­tion de mettre en mots, en corps, en espace et en voix, toutes les blessures.

Les femmes préfèrent en rire

Un film de Marie Mandy (2021, 52′)

Le fémi­nisme a‑t-il besoin du rire pour se pro­pa­ger ? C’est ce que pense une nou­velle géné­ra­tion de femmes humo­ristes. Elles reven­diquent, grâce à l’humour, un fémi­nisme salu­taire et apai­sé, bien­ve­nu après la vague #MeToo. Effrontées et prô­nant leur fémi­ni­té, elles parlent d’elles, de leurs com­bats et de leur vision poli­tique dans l’espoir de faire évo­luer les men­ta­li­tés. Depuis quelques années, les femmes humo­ristes et les stand-upeuses se bous­culent sur les pla­teaux. Mordantes, inso­lentes, le regard aigui­sé, elles déploient leurs armes de déri­sion mas­sive. Assumées, et en par­tie issues de la diver­si­té, elles insufflent un vent nou­veau dans le milieu du one(wo)men-show. Elles n’épargnent rien ni per­sonne, et abordent avec une légè­re­té déjan­tée des sujets encore tabous. Violences conju­gales, sexisme, har­cè­le­ment, consen­te­ment, rap­ports sexuels, règles, patriar­cat, inceste, port du voile, reli­gion, mater­ni­té … Tout y passe. Partant de leur vécu (règle d’or du stand-up : tout doit être vrai – ou presque) elles ali­mentent une impro­bable liai­son entre fémi­nisme et humour, et inversement.

La Vénerie et le Centre du Film sur l’Art ont déci­dé de mettre à l’honneur des femmes artistes, devant et der­rière la camé­ra. Cinq réa­li­sa­trices talen­tueuses vont nous emme­ner à tra­vers leurs films docu­men­taires à la ren­contre d’artistes et de per­son­na­li­tés remar­quables. Les Mardis de l’Art vous invitent à entrer dans leur uni­vers. Leur objec­tif com­mun ? Changer notre regard sur le monde et sur l’art. Leurs armes ? Une camé­ra (Delphine et Carole, les insou­muses et Marceline, une femme, un siècle), l’humour (Les femmes pré­fèrent en rire), la méta­mor­phose (The Ballad of Genesis and Lady Jaye) et l’amour du beau (Cezanne).

The Ballad of Genesis and Lady Jaye

Un film de Marie Losier (2011, 68′)

Le docu­men­taire retrace l’histoire hors norme de l’artiste Genesis Breyer P‑Orridge et de sa femme et par­te­naire artis­tique, Lady Jaye, qui par amour ont déci­dé de se fondre en une seule enti­té. Artiste majeur de l’avant-garde new-yor­kaise de ces 30 der­nières années, consi­dé­ré comme l’un des pères de la musique indus­trielle, Genesis a défié les limites de l’art et de la bio­lo­gie. En 2000, il débute une série d’opérations afin de res­sem­bler trait pour trait à Lady Jaye, une per­for­mance ris­quée, ambi­tieuse et sub­ver­sive. The Ballad of Genesis and Lady Jaye relate cet acte ultime d’amour et de dévotion.

La Vénerie et le Centre du Film sur l’Art ont déci­dé de mettre à l’honneur des femmes artistes, devant et der­rière la camé­ra. Cinq réa­li­sa­trices talen­tueuses vont nous emme­ner à tra­vers leurs films docu­men­taires à la ren­contre d’artistes et de per­son­na­li­tés remar­quables. Les Mardis de l’Art vous invitent à entrer dans leur uni­vers. Leur objec­tif com­mun ? Changer notre regard sur le monde et sur l’art. Leurs armes ? Une camé­ra (Delphine et Carole, les insou­muses et Marceline, une femme, un siècle), l’humour (Les femmes pré­fèrent en rire), la méta­mor­phose (The Ballad of Genesis and Lady Jaye) et l’amour du beau (Cezanne).